Budgets participatifs : de nouvelles pistes pour renforcer la gouvernance citoyenne dans les villes
Et si les villes donnaient aux citoyens la capacité d'orienter une partie des politiques d'investissement de leurs territoires ? Quelques-unes, comme Paris, Grenoble et Metz tentent l'aventure en mettant en place des "budgets participatifs". Effet de mode ou effet de modernisation de l'action publique ? En attendant, ces trois villes mettent les moyens pour développer ces nouvelles formes de gouvernance locale.
Dans le cadre de leur politique en faveur de la démocratie participative, Grenoble, Metz et Paris ont fait le choix du budget participatif. Trois contextes particuliers qui ont fait émerger des dispositifs différents, comme autant d'exemples de mises en œuvre possibles de cet outil. Un outil lourd, compte tenu des budgets spécifiques qu'il requiert, les actions de terrains à engager, les outils spécifiques à développer (notamment numériques), l'implication de tous les services d'une ville à impulser... Pour Grenoble, 2015 a été l'occasion d'expérimenter pour la première fois le dispositif. Quatre phases ont rythmé le budget participatif de la ville. Les habitants ont tout d'abord pu déposer leurs projets en ligne sur une plateforme intégrée au site de la ville ou directement dans les antennes-mairies. L'enveloppe de 800.000 euros (qui devrait progressivement atteindre 2 millions d'euros) servira à financer les 9 projets lauréats, retenus après deux sessions de vote en mode présentiel. Une journée à la "Ruche aux projets", ouverte aux porteurs et au public, a permis de sélectionner 30 projets parmi les 164 déposés. Un deuxième vote papier à la mairie a permis de distinguer les lauréats, après deux mois d'instruction par les services de la ville.